mardi 9 juillet 2013

SIBERIA














Avant-hier, retour de mon voyage trépidant aux États-Unis, j'ai dormi toute la journée sur mon balcon à cause du jet lag. Conséquence, je me suis réveillé à 3 heures du matin, la peau brûlée au troisième degré. Les pharmacies étant fermées à une heure pareille, il ne me restait qu'à tester la force de mon imagination : j'ai donc décidé de regarder Siberia, série créée par Matthew Arnold, et dont le nom aux allures de tempête de neige finira bien par attiser le feu des coups de soleil. 

Série estivale de NBC, Siberia est une fiction sous le voile d'un reality-show. Une sorte de Koh-Lanta que l'on aurait assaisonné d'un peu de Lost, de Projet Blair witch et de La colline a des yeux. 16 candidats de tous horizons se disputent la somme de 500 000 dollars. Pour gagner, c'est très simple, il faut passer l'hiver. Demander assistance est synonyme d'élimination, et à part ça, c'est no rules! Tout se déroulera dans la nature hostile du désert sibérien, prison à ciel ouvert au temps des goulags. Là où le bât blesse, c'est que la production a installé ses aventuriers dans une ancienne colonie de marchands de peaux, où les 14 habitants auraient disparu sans laisser de traces au début du siècle dernier. On surfe ici sur le mythe des «événements de la Toungouska». En 1908, un objet hybride, sorte de mélange entre une comète et un astéroïde, s'écrase dans ce lieu reculé et provoque des dégâts sur une centaine de kilomètres. Les premières expéditions n'ont lieu qu'en 1927 et les théories les plus folles vont bon train, notamment sur l'explosion d'un vaisseau extra-terrestre. Seule certitude, le taux de radioactivité a sensiblement augmenté. A la vue du pilote, il est certain que c'est la piste qui va être exploitée. Il y a des allusions perpétuelles à ces étranges champignons, ou encore le personnage de Daniel qui trouve une grenouille à trois pattes. On peut extrapoler la suite et imaginer que les peuples nomades de cette région sont devenus des mutants assoiffés de chair fraîche. 

En toute logique, des événements inexplicables viennent perturber le déroulement de l'émission et la production est prise de court (ou du moins le laisse penser). C'est toute l'ambition de ce scénario qui se base sur le modèle d'une télé-réalité d'aventure. On retrouve tous les ingrédients :  interviews, confessions, discours de l'animateur, contraste des caractères pour créer des clashs à répétition, jeux, éliminations etc... Arnold maîtrise les codes du genre et met en avant le trop-plein scénaristique de ces programmes. Le but est ensuite de distiller du fantastique et de l'horreur dans ce canevas narratif. Le pari est risqué, mais peut s'avérer très efficace. Et ça fonctionne pour le pilote. On peut regretter cependant un manque d'équilibre dans cette gestion entre une "réalité" forte et un surnaturel qui s'incruste et auquel on peut avoir du mal à croire : aucun candidat ne remet en cause la production sur le fait qu'il pourrait s'agir d'une vaste blague. Mettons ça sur le compte des impératifs du pilote, qui doit rapidement accrocher un maximum d'audience en laissant planer le mystère. Siberia reste une série prometteuse et pourrait devenir une des bonnes surprises de l'été.

En tout cas, mauvaise nouvelle pour moi, pas un flocon de neige à l'horizon. Apparemment, l'été sibérien est tout ce qu'il y a d'ensoleillé.

Transatomètre : niveau 3


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