mardi 1 avril 2014

HIMYM : À L'AGONIE, LA BÊTE A ÉTÉ PIQUÉE

Avant-propos : très utilisé dans cet article, le « on » peut être remplacé par un « je » plus en phase avec la subjectivité de l'auteur.















How I Met Your Mother, c’est d’abord l’histoire d’une lente agonie. L’irrémédiable chute d’une narration audacieuse enfermée depuis de longues saisons dans un de ses flashbacks. Des flashbacks qui avaient pourtant fait tout le charme et l’originalité du successeur de Friends.

Tout avait si bien commencé. Carter Bays et Graig Thomas nous avait mis une belle baffe en dépoussiérant un procédé cinématographique critiqué pour sa facilité. Le concept séduisait, mais on savait aussi que la série tiendrait difficilement un rythme aussi brillant et jubilatoire, qui a tant mis à l’épreuve la résistance de nos zygomatiques.

HIMYM : la mort à petit feu


Il y a aujourd’hui, lorsque l’on regarde un épisode de HIMYM, une désagréable froideur d’après fête et l’impression d’une série qui s’est regardée mourir à petit feu. Au contraire de Friends, qui malgré deux dernières saisons un peu maladroites, avait réussi à conserver son niveau d’exigence avec notamment un final mémorable. Même ceux qui sont morts à l’intérieur avaient dû y laisser une larme.

Alors on a continué. On ne sait pas vraiment pourquoi d’ailleurs. On s’est forcé. On a poussé le vice si loin que l'on a pu même désespérer devant ces situations invraisemblables et un humour réchauffé au micro-onde. En tout cas, on est allé jusqu’au bout. Ils nous ont si bien divertis pendant 4 saisons, on leur devait bien ça. Et puis, on s’attendait peut-être à un miracle. Ou peut-être que l’on voulait simplement savoir qui était la mère bordel. Difficile de trancher.

Un patchwork de grosses ficelles


Que l’épisode final soit réussi ou pas importe peu. Les dés ont été jetés dans les méandres du souvenir d’un bon épisode depuis bien trop longtemps. Cette conclusion symbolise d’ailleurs à merveille ce que la série est devenue: un brouillon temporel et un patchwork de grosses ficelles usées jusqu’à la dernière fibre. On ne peut que respecter l’envie des scénaristes d’innover, de ne pas vouloir s’enfermer dans les carcans de la comédie. Seulement, pour les fans de série, le métier de scénariste est comparable à celui de chirurgien à cœur ouvert : on ne félicitera son audace que s’il réussit son opération.

Ne soyons pas trop durs. Il y a bien un petit pincement au cœur de savoir qu'on ne verra plus ces personnages qui nous ont accompagné pendant 9 longues années. Un peu comme lorsque oncle Bill s’incruste à la maison pendant plusieurs mois. On ne le supporte plus, on aimerait qu’il taille la route. Il finit par partir un banal lundi matin. Et sournoisement, il nous manque un peu. On aimerait presque l’appeler et lui dire de revenir. Mais dès le lendemain, on est soulagé d’être parvenu à la boucler. Il est enfin parti, et c’est mieux pour tout le monde.

Par respect pour le passé glorieux de la série, j'ai décidé de ne pas soumettre cet épisode final à l'impitoyable Transatomètre.

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