mardi 23 juillet 2013

RAY DONOVAN, QUELQUE CHOSE QUI SONNE FAUX

La journée annuelle des Maynard aurait pu se dérouler dans une douce quiétude estivale. Seulement voilà, la réunion de famille a vite tourné à une intervention préméditée sur ma personne. Mes récentes frasques ont été largement évoquées et des conclusions bien vite tirées. Selon tante Barbara, je serais un fainéant chronique. Je lui ai rétorqué que je connais peu de fainéant capables de prendre un avion à la dernière minute pour aller regarder une série à Los Angeles et que cela demande beaucoup de courage de vouloir vivre de sa passion. La pilule avait du mal à passer, d'autant que tante Barbara est une alcoolique notoire et que l'entièreté de son coup de semonce se fit au rythme d'un hoquet irritant.

Bref, il est temps pour moi de tuer dans l’œuf tous les événements qui pourraient me remettre dans cette situation au repas de l'année prochaine. Première chose à faire, regarder Ray Donovan.

Ray Donovan est la dernière série proposée par Showtime. Aux commandes, Ann Biderman, la créatrice de Southland! On y découvre Ray, une sorte de faiseur de miracle pour personnalités hollywoodiennes en mauvaise passe. Ray vit des frasques des célébrités et c'est un business très lucratif. Seulement, il gère beaucoup moins bien sa vie personnelle, encore plus lorsque son père, Mickey, est libéré sur parole et tente de s'immiscer à nouveau dans la vie familiale.

L'après Dexter


Biderman fait état d'un monde où rien ne fonctionne. Chacun vit avec une tare, visible ou psychologique. Personne n'assume et préfère se laver les mains en faisant appel aux services de Ray. Comme Dexter, Ray est une sorte de nettoyeur à l'apparence froide, un taiseux au passé tourmenté. Sa morale est cependant beaucoup plus discutable. Il n'agît pas selon un code, mais d'une manière beaucoup plus impulsive, malgré l'apparente figure paternelle qu'il dégage. Showtime continue de développer ces personnages solitaires, en lutte dans un monde hostile et peu reluisant. Dexter vivant ses dernières heures cet été, on ne peut s'empêcher de voir une passe d'armes entre les deux séries. Lourd héritage pour Ray Donovan qui ne semble pas offrir pour le moment les mêmes garanties artistiques que son illustre aîné.

Le malaise Ray Donovan


En effet, la mayonnaise a du mal à prendre. Difficile de savoir où l'on se situe. La frontière entre série B d'un nouveau genre et pastiche de drame psychologique se mue sans cesse comme une boule de flipper et ne permet pas une identification sereine du monde auquel on a affaire. Surtout, quelque chose sonne faux dans ces personnages très stéréotypés, et particulièrement les deux frères. Liev Schreiber, qui interprète Ray, n'est pas mauvais, mais ses dialogues soupirés dans un murmure rocailleux devant faire état de la profondeur de son personnage, finissent par devenir agaçant. 

C'est un peu comme les tartes de tante Barbara. Les bons ingrédients sont là, mais elle ne peut s'empêcher de mettre un peu trop de sucre, un peu trop de farine. Le résultat n'est pas complètement indigeste, mais quand même un peu lourd à l'estomac. Cependant, les américains semblent raffoler des tartes de tante Barbara. Showtime a réalisé des records d'audience et une deuxième saison est d'ores et déjà commandée pour 2014.

Transatomètre : niveau 2



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